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PORCELETTE, un village de la Renaissance
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6 août 2011

quelques lignes

 

 Les changements du XVIIe siècle : Porcelette, une terre française

 

Une autre réalité saisit l’espace du village fondé en 1611. Cette fondation se situe sur des terres de l’abbaye bénédictine de Saint-Avold mais dans la mouvance de l’évêché de Metz. De fait, avec Oberwiese un peu plus à l’ouest, c’est une petite enclave française qui se développe : latente au temps des friches boisées, elle devient plus intéressante avec un village et des hommes, surtout aussi près du Nassau et aussi loin dans l’espace lorrain.

Le village de Porcelette appartient ainsi, bien involontairement, à la politique de pénétration française dans l’aire lorraine. Lorsque le roi de France s’empare des Trois-Évêchés, dans le cadre de l’alliance scellée avec les princes d’Empire protestants révoltés contre Charles Quint en janvier 1552, les trois villes évêchoises tombent entre les mains d’Henri II mais également leurs temporels, dont celui de l’évêché de Metz qui s’étend très à l’est, dans un espace largement dominé par des princes protestants. Après le “voyage d’Allemagne” d’Henri II, la mainmise française s’organise peu à peu. De 1601 à 1614, le domaine des Trois-évêchés est rangé sous la souveraineté royale, alors que les trois diocèses passent également sous régime français. Au début du XVIIe siècle, le royaume de France s’accroit, même si dans la région qui nous intéresse, il s’agit parfois de poussières territoriales.

 

 

Comme bien souvent dans les traités, la formulation est assez vague¸ “suprême Seigneurie”, pour laisser libre cours à une interprétation assez large, du côté français, bien entendu. Cette reconnaissance officielle suivait de trois décennies la création du village de Porcelette.

L’appartenance à l’évêché de Metz fait donc du territoire de Porcelette une terre de France. Initialement, l’ensemble du temporel de Metz n’est pas entièrement sous la tutelle française mais, à compter notamment de la première décennie du XVIIe, au moment où Henri IV est libéré des soucis liés à la guerre civile, la monarchie se montre plus entreprenante. Les prélats lorrains, pour beaucoup encore liés à la maison de Lorraine, résistent. Pour l’évêché de Metz, la nomination du cardinal de Givry (1608-1612) doit assurer une administration française de l’ensemble du temporel mais rien n’est simple : Givry résiste aux pouvoirs conférés au gouverneur, pouvoirs quasi équivalents aux siens sur l’évêché12. La nomination d’Henri de Bourbon-Verneuil permet d’assoir les entreprises françaises et l’intégration dans le gouvernement des Trois-évêchés. Progressivement, il a fallu persuader les évêques de laisser leur temporel passer entre les mains de l’administration royale. L’un des points d’orgue de cette politique est la création, le 16 janvier 1633, du Parlement de Metz qui devient l’instance judiciaire pour les temporels évêchois et l’incarnation du passage à la juridiction française. En 1641 est créé le bailliage de Metz auxquels sont rattachés les territoires du temporel évêchois13.

 

 

La fondation du village de Porcelette en 1611 participe d’un vaste mouvement de fondation de hameaux, de villages et de quelques villes, mouvement amorcé dès 1504 mais important surtout à partir des années 1570, stoppé vers 1630 puis reprenant à partir de 1680 et au moins jusqu’en 1738. Ces fondations se font dans le nord-est de la Lorraine, principalement dans le bailliage d’Allemagne mais également en Sarre. Parmi elles, les agglomérations rurales, lorraines, peuvent être regroupées, du nord-ouest au sud-est, en quatre ensembles. Quinze villages furent fondés dans l’ancien office de Sierck de 1570 à 1630, huit sur les grès de la boutonnière du Warndt ou aux abords immédiats de celle-ci (on peut citer Lachambre et Merlebach en 1585, Freyming en 1602, Redlach, Henriville, Porcelette bien sûr, mais aussi Neu-Felsberg et Neu-Forweiller en 1704, villages situés non-loin de Saarlouis), sept au pays des étangs, six enfin à la limite des basses Vosges (dont Tanconville en 1738). Ces fondations représentent le quinzième environ des lieux habités du bailliage en 1630. Elles se firent à une époque relativement calme en Lorraine. Le souci d’installer des colons souvent romans et catholiques participait sans doute de la volonté des ducs d’asseoir leur autorité, de renforcer leur territoire de l’intérieur, mais la volonté, pour un seigneur terrien, de procéder à une fondation relevait plus simplement de la perspective d’un profit matériel nouveau ; les besoins en argent étaient constants.

 

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